Par Peter Koenig et Press TV
Contexte
Le Venezuela a fermement condamné la saisie par les États-Unis d'un pétrolier au large des côtes du pays dans les Caraïbes, qualifiant cette action d'acte de piraterie internationale. Diosdado Cabello Rondón, ministre vénézuélien de l'Intérieur, de la Justice et de la Paix, a déclaré que les véritables raisons derrière l'agression prolongée contre Caracas ont désormais été révélées. Il a ajouté que la lutte contre le trafic de drogue n'était qu'un prétexte. Selon M. Cabello, la raison a toujours été les richesses naturelles du Venezuela, son pétrole, son énergie et les ressources qui appartiennent exclusivement au peuple vénézuélien. Il a ajouté que Caracas ferait appel de cette saisie auprès de toutes les instances internationales compétentes. Cette condamnation fait suite à une déclaration du président américain Donald Trump annonçant la saisie d'un pétrolier au large des côtes vénézuéliennes.
PressTV Iran : Trump a déclaré que les forces militaires américaines avaient mené une opération à grande échelle pour saisir le pétrolier, sans donner plus de détails. La procureure générale américaine Pam a publié la vidéo de la saisie sur les réseaux sociaux, affirmant que le navire était impliqué dans un réseau illicite de transport de pétrole soutenant des organisations terroristes étrangères.
Elle a également affirmé que le pétrolier était utilisé pour transporter du pétrole soumis à des sanctions provenant du Venezuela et d'Iran. En réaction à cette saisie, l'ambassade d'Iran à Caracas a exprimé sa solidarité avec le Venezuela et condamné la prise de contrôle du navire par les États-Unis, qualifiant cet acte de piraterie.
L'ambassade iranienne a qualifié cette saisie de violation de la souveraineté nationale du Venezuela et d'atteinte flagrante au droit international. Trump a récemment menacé le Venezuela d'une invasion terrestre imminente, accusant le pays de faciliter le trafic de drogue et l'afflux de migrants vers les États-Unis, ce que Caracas nie.
Source : cagle.com
PressTV : M. Koenig, quelle est la situation actuelle ? De quels recours juridiques dispose le Venezuela pour récupérer son navire ?
Peter Koenig (PK) : Il s'agit clairement d'un crime en haute mer ; cela pourrait être une version moderne de la série de films Pirates des Caraïbes.
Sérieusement. M. Trump a largement dépassé l'ordre fondé sur des règles, également inventé par l'Occident toujours dominateur, et est passé à l'« ordre fondé sur Trump », établissant les lois nationales et internationales comme bon lui semble.
Prendre d'assaut un pétrolier vénézuélien à l'aide d'hélicoptères et s'en emparer est un crime d'une extrême gravité. Le problème est de savoir si le gouvernement vénézuélien trouvera un tribunal international prêt à se saisir de son affaire, sans craindre les sanctions de Trump, qui, comme vous le savez, peuvent prendre toutes sortes de formes très désagréables, ou s'il se pliera simplement à la volonté des États-Unis ou de Trump.
De quels autres moyens, juridiques ou politiques, M. Maduro dispose-t-il pour récupérer le pétrolier ? S'il ne l'a pas déjà fait, ce dont je ne doute pas, il pourrait consulter ses plus proches alliés, la Chine et la Russie.
Ce n'est un secret pour personne, je pense, que la véritable raison pour laquelle on veut s'emparer du Venezuela, ce sont ses énormes réserves d'hydrocarbures et ses autres ressources naturelles inestimables.
Ce qui est étonnant, c'est que malgré les protestations, personne n'intervient, ni l'Occident ni l'Orient. Le « silence » international, pour ainsi dire, cette non-ingérence, donne carte blanche à Trump pour faire ce qu'il veut et où il veut. Et cela ne pose aucun problème. Ou peut-être que si ? Certainement pas.
La contradiction est flagrante : il y a quelques jours à peine, le président Trump a gracié Juan Orlando Hernández, l'ancien président du Honduras, connu et reconnu pour être un trafiquant de drogue. Il a été condamné aux États-Unis pour avoir été un important trafiquant international de drogue, qui a contribué à inonder les États-Unis de 500 tonnes de cocaïne.
En bref : le 8 mars 2024, Hernández a été condamné pour trois chefs d'accusation de trafic de drogue et de complot en vue de trafic d'armes, et le 26 juin de la même année, il a été condamné à 45 ans de prison. Le 1er décembre 2025, il a été libéré de prison après avoir été officiellement gracié par le président Donald Trump.
Pourtant, Trump poursuit le Venezuela pour trafic de drogue à grande échelle et réseau terroriste, sans aucune preuve.
La ministre de la Justice américaine, Mme Pam, ainsi que le ministre de la Guerre de Trump, Pete Hegseth, font tous partie de l'entourage de Trump. Ils ne contrediront pas leur maître, même s'ils pensent que quelque chose n'est pas tout à fait normal.
Est-ce par soumission à l'intimidateur, par respect ou par peur ?
Le monde laisse Trump s'en tirer à bon compte. Littéralement. Par l'intermédiaire de son ministre de la Guerre, Pete Hegseth, il a tué plus de 100 innocents au cours des deux derniers mois en faisant exploser leurs bateaux dans les Caraïbes, sous prétexte qu'ils étaient des trafiquants de drogue. Ils ont été tués sans procès, sans justice, parce que l'empereur autoproclamé l'a ordonné.
Notre civilisation est retombée dans le Moyen Âge, où tuer était une question de « force ».
Aujourd'hui, une société sans cervelle achète n'importe quoi. Et pourrait bien redevenir une population médiévale. Regardez ceci.
Cela fait peut-être partie de cette époque dystopique - l'Agenda 2030 - que le monde traverse actuellement.
Cette époque de dystopie, prédite par George Orwell dans « 1984 », n'est pas « durable », pour reprendre l'un des « mots de passe » de l'élite, et ne réussira donc pas.
Et Trump ne réussira pas à conquérir le Venezuela.
Article original en anglais :
Gringo Piracy in the Caribbean ? A Crime on High Sea, "The Trump Based Order"
Traduction : Mondialisation.ca
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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Par Peter Koenig et Press TV

